Questo testo fa parte di un resoconto del convegno PLUS TALKS – Il lavoro nelle piattaforme digitali organizzato dalla Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana (SUPSI) il 24 marzo 2021. E’ parso nel settimanale area il 2 aprile 2021.
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Le retour de la journée de travail dans la question sociale du 21e siècle
Cet article est paru dans le Cahier émancipationS du bimensuel SolidaritéS n° 355 le 29.8.2019.
D’un objet hautement conflictuel de la lutte des classes, le temps de travail a été relégué en deuxième plan au fil des années, derrière des nouveaux enjeux liés à la flexibilité, aux risques psychosociaux ou aux inégalités entre les sexes.
Le néolibéralisme a profondément changé le travail et l’emploi dans nos sociétés. Dans une perspective d’émancipation sociale, il est indispensable de comprendre ses impacts sur ce que Friedrich Engels avait défini comme « la situation de la classe laborieuse » (1). Aujourd’hui, cette classe laborieuse ne se trouve plus seulement dans les usines à fabrication industrielle, mais aussi dans les centres d’appels, les hôpitaux, les supermarchés, etc.
Je vais décrire brièvement les trois phénomènes de l’intensification, la disponibilité temporelle et la déqualification que j’ai observés empiriquement. Ils ne représentent pas une nouveauté en tant que telle. La prise en compte de la période historique actuelle me conduit cependant à questionner l’évolution de la journée de travail dans les rapports sociaux de classes.
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Temps de travail: le capital à l’offensive
Article paru dans le bimensuel Services publics le 11 décembre 2015.
Analyse – Dans le public comme le privé, les employeurs veulent pousser plus loin l’augmentation et la flexibilisation de la journée de travail. Dans ce contexte, la grève de la fonction publique genevoise revêt un aspect exemplaire.
Au XIXe siècle, lorsqu’un nombre croissant d’hommes, de femmes et d’enfants travaillent dans l’industrie naissante, les journées de travail s’allongent considérablement par rapport à l’Ancien Régime. En même temps, le temps de travail tend à se dissocier des rythmes biologiques tout en devenant de plus en plus intense. Les patrons imposent aux ouvriers une discipline tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des usines. En Suisse, la journée de travail varie généralement entre 15 et 16 heures, dans des conditions hygiéniques épouvantables. La limitation de la durée légale du travail n’intervient qu’après plusieurs décennies de luttes ouvrières. Les cantons suisses sont pionniers à l’échelle internationale dans l’adoption de lois sur le travail. Glaris est le premier à inscrire en 1864 une limite journalière de 12 heures pour tout adulte travaillant dans l’industrie. En 1877, la première Loi fédérale sur le travail dans les fabriques limite la journée de travail à 11 heures (10 le samedi). Une nouvelle diminution légale de la durée du temps de travail intervient au niveau fédéral avec la limitation de la journée de travail à 10 heures en 1914, puis de la semaine à 48 heures en 1919. [1]
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Streik bei Gate Gourmet in Genf
Streik bei Gate Gourmet in Genf. Der landesweite Gesamtarbeitsvertrag wird gegen die Beschäftigten im Cateringbereich gewendet
Article paru dans le mensuel Sozialistische Zeitung (SoZ), n°11, November 2013.
Traduction: Sozialistische Zeitung (SoZ)
Sechs Monate lang streikten die Kolleginnen und Kollegen von Gate Gourmet am Flughafen Düsseldorf für bessere Arbeitsbedingungen. Das war im Jahr 2006. Der Streik erregte großes Aufsehen und erfuhr viel Unterstützung. Jetzt ist die Reihe an den Beschäftigten in Genf. -
Genève. Grève à Gate Gourmet. Une illustration de l’offensive patronale dans le secteur aérien
Article paru dans la revue www.alencontre.org le 5.11.2013.
Une grève est en cours à l’Aéroport international de Genève (AIG) depuis le 14 septembre 2013. Après celles de Swissport, Dnata et ISS Aviation en 2010, elle se déroule aujourd’hui chez Gate Gourmet, leader mondial de la restauration pour les compagnies aériennes. Le personnel soutenu par le Syndicat des services publics (SSP-VPOD) s’oppose à une dégradation drastique de ses conditions de travail. Ce type de lutte est assez exceptionnel en Suisse. En effet, les conflits de travail débouchent rarement sur une grève. De plus, les employeurs disposent de puissants moyens légaux pour limiter le recours à cet « instrument de lutte » des travailleurs. La lutte des grévistes de Gate Gourmet met en évidence l’inefficacité des actuelles Conventions collectives de travail (CCT) dans la prévention du dumping salarial. Pire, les employeurs peuvent jouer sur des CCT pour baisser les salaires, sous le regard bienveillant des pouvoirs politiques, unissant la droite et la « gauche ». Cet article a été publié dans le mensuel allemand SoZ. Un entretien avec les grévistes a été publié sur ce site en date du 31 octobre 2013. -
Les conditions de travail dans les centres d’appels en Suisse
Article paru dans la revue www.alencontre.org (20.4.2012)
Du 2 au 4 avril 2012 s’est tenu à Saint-Denis (Paris) le premier colloque international sur les centres d’appels visant à créer un réseau international de syndicalistes, salarié·e·s et spécialistes du secteur. Les syndicats Sud-PTT et CGT-Société d’Etudes, à l’initiative de cet événement, souhaitent ainsi créer un cadre propice aux échanges d’informations sur les conditions de travail et les expériences de lutte.[1]
Car les centres d’appels se sont développés avant tout suite à la volonté, affichée par les entreprises, de réduire leurs coûts inhérents à la relation avec leur clientèle respective. Si tous les plateaux téléphoniques incluent les mêmes outils techniques (technologie, outils de travail, etc.) et managériaux (fixation d’objectifs de productivité, mise en place de concours, évaluations etc.) ainsi qu’organisationnels (tâches simples et répétitives), les témoignages ont néanmoins mis en évidence l’hétérogénéité des salaires, de l’intensité du travail, de la durée du temps de travail, de l’exercice des droits syndicaux, etc. d’un pays à l’autre, y compris lorsqu’il s’agit de plusieurs sites d’une même firme transnationale. Nous publions ci-dessous deux documents permettant d’éclairer la situation spécifique dans des centres d’appels en Suisse.
Le premier renvoie à l’intervention de Nicola Cianferoni. Il a été invité afin d’expliquer la situation du secteur en Suisse dans la table ronde sur le thème: «Centres d’appel: les conditions de travail à travers le monde.» Chercheur en sociologie du travail à l’EESP de Lausanne, il connaît – entre autres – les centres d’appels pour y avoir travaillé trois ans comme salarié. En s’appuyant sur son expérience professionnelle au sein d’un centre d’appel sous-traitant d’une grande assurance, il a expliqué les raisons pour lesquelles certaines sociétés choisissent de délocaliser leurs centres d’appels en Suisse plutôt que dans les pays du Sud. Son exposé n’a pas manqué d’étonner les participants: ils n’imaginaient pas que dans «ce petit pays», réputé à l’étranger pour «sa richesse et son bien-être», les centres d’appel reproduisent la dureté des conditions de travail qui peut être repérée, par ailleurs, dans d’autres branches des services ou de l’industrie en Suisse.
Le deuxième est la traduction d’un article du quotidien zurichois Tages-Anzeiger du 2 novembre 2009. Le journaliste y reproduit une discussion avec un inspecteur du travail et un ancien employé d’un centre d’appel de Zurich, Lido Kommunikation AG. Ce centre d’appel a été délocalisée de l’Allemagne vers la Suisse afin de contourner des dispositions de loi sur le télémarketing et sur le travail. L’article décrit des conditions de travail particulièrement sévères: surveillance des employé·e·s avec trois caméras vidéo, obligation de signaler le temps passé aux toilettes, etc. -
L’Italie au crépuscule des conquêtes ouvrières
Article publié dans la Revue virtuelle À l’encontre (16.9.2011)
La crise du système de la négociation collective en vigueur depuis l’avènement de la Seconde République s’achemine vers une issue très défavorable pour les salarié·e·s. L’accord signé le 28 juin 2011 par les trois confédérations syndicales (Cgil – Confederazione Generale Italiana del Lavoro; Cisl – Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori; Uil – Unione italiana del Lavoro) avec l’association faîtière du patronat italien (Confindustria) prévoit, en effet, la possibilité, pour les entreprises, d’imposer des baisses de salaire, de dégrader les conditions de travail et de restreindre les droits syndicaux. Ainsi, une étape supplémentaire a été franchie vers, d’une part, l’extension à toutes les entreprises des accords que Fiat à imposés aux ouvriers travaillant à Pomigliano d’Arco (juin 2010) et Mirafiori (janvier 2011); et, d’autre part, l’isolement accru du seul syndicat combatif actif dans le secteur industriel de la métallurgie (Fiom – Federazione Impiegati Operai Metallurgici), appartenant à la confédération syndicale Cgil. En outre, cela s’inscrit dans le vaste plan d’austérité que doit mettre en œuvre le gouvernement Berlusconi.
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Quand la Fiat veut briser les droits syndicaux
Article publié dans la Revue virtuelle À l’encontre (19.1.2011)
Six ans après une grève de 21 jours à Fiat-Melfi (Basilicate), qui a vu les ouvriers s’opposer au caractère « exténuant » des rythmes de travail, le constructeur automobile de Turin – le groupe Fiat – a engagé un nouveau bras de fer avec les salarié·e·s. Le groupe dirigeant de la firme souhaite relancer la production industrielle dans le cadre d’un plan dénommé « Fabbrica Italia » (Usine Italie) qui exige des salariés une « flexibilité polonaise »[1]. Les accords négociés par les syndicats – à l’exception de la Fiom et des Cobas[2] – pour la « sauvegarde » des sites de Pomigliano d’Arco (Campanie) et de Mirafiori (Piémont) constituent un véritable banc d’essai pour vérifier la mise en pratique de « nouvelles relations collectives de travail » fondées sur une dégradation des conditions de travail et l’éviction des syndicats les plus combatifs comme représentants des salariés.
Ligne de production dans l’usine de Fiat-Mirafiori (2006)
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Retour sur la grève chez ISS Aviation (Genève)
Article publié en français dans la Revue virtuelle Alencontre (22.11.2010) et en italien dans le bimensuel Solidarietà (25.11.2010)
La grève de 15 salarié·e·s qui a éclaté chez ISS Aviation à l’Aéroport International de Genève (AIG) à partir du 9 juillet s’est terminée le 9 novembre 2010. Cette grève a été provoquée par la décision d’ISS Aviation de résilier, unilatéralement, la Convention collective de travail (CCT), afin de diminuer les salaires en fin de carrière.