Dans cette page, les lectrices et lecteurs trouveront toutes les recensions et notes de lecture académiques produites à ma connaissance sur mon livre Travailler dans la grande distribution. La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale? paru aux Éditions Seismo en 2019.
En cherchant à brosser les temps de travail des différentes catégories de personnel à l’œuvre dans les magasins, [le livre] montre que l’intensification, la disponibilité temporelle et la déqualification n’affectent pas de la même manière les différents groupes sociaux, mais que tous sont concernés. Les gagnants de ces mutations sont les employeurs qui pensent les réorganisations dans le seul objectif d’augmenter la rentabilité. Et l’absence de contre-pouvoir ne permet pas d’agir contre les tendances à l’œuvre, notamment contre la réduction des effectifs, mécanisme principal des restructurations.
Michele Dupré dans la Nouvelle Revue du Travail (NRT), n°18, printemps 2021.
Au-delà de la qualité des enquêtes exposées dans ce volume et des questionnements qu’il soulève sur l’avenir de la durée du travail, nous tenons pour notre part à saluer la place considérable que Cianferoni donne aux discours des acteurs, dans la lignée de Paroles au travail de la linguiste Josiane Boutet (1995), malheureusement pas toujours bien connue des sociologues.
Frédéric Moulène dans Les Mondes du Travail, n° 24-25, automne 2020
Les éléments historiques que l’auteur mobilise – notamment l’émergence et le déclin du compromis fordiste – ne relèvent pas d’une simple mise en contexte de son objet d’étude mais ouvre un questionnement sur les transformations structurelles qui ont cours dans le monde du travail. Nous reconnaissons là une méthode originale puisque l’articulation de l’approche qualitative décrite plus haut avec une approche d’inspiration marxiste permet de penser les tendances lourdes qui restructurent la grande distribution et leurs implications tant sur les rapports de travail que le vécu des travailleur.euse.s.
Antonin Zurbuchen dans la Revue suisse de sociologie (RSS), n°45/3, automne 2020.
u fil de l’analyse, N. Cianferoni souligne également la persistance d’une division genrée des tâches et de la promotion professionnelle mais, globalement, celle-ci se révèle aussi de plus en plus difficile. Il montre par ailleurs la position délicate des chefs d’équipe et de l’encadrement, pris «entre le marteau et l’enclume», ou encore le racisme – notamment anti-français – qui peut exister de la part de clients à l’égard des caissières. […] Ces évolutions conduisent N. Cianferoni à chercher à redécouvrir et à réhabiliter la grille d’analyse marxiste – notamment la thèse de la paupérisation – tout en déplorant une certaine inaction des confédérations syndicales suisses.
Dominique Andolfatto dans la Revue française de science politique, 2020/3-4 (Vol. 70).