Mercoledì 27 marzo, ore 14.00 – Aula 210, Palazzo E Scuola universitaria professionale della Svizzera itaiana (SUPSI) Dipartimento economia aziendale, sanità e sociale
Presentazione della conferenza:
Nel corso degli ultimi dieci anni un mercato del lavoro informale e privo di diritti si è sviluppato nel settore della logistica con l’arrivo delle piattaforme digitali come Uber o Foodora. Il loro modello commerciale suscita scalpore perché è basato su una protezione sociale assente o limitata per i lavoratori e le lavoratrici. In Svizzera, la consegna in bicicletta di pasti o pacchi non soltanto è un esempio di queste nuove realtà, ma anche l’illustrazione di come la mobilitazione di diversi attori del settore (riders, sindacati e datori di lavoro già presenti sul mercato) siano all’avanguardia nell’ottenimento di tutele sociali e nell’instaurazione di un dialogo sociale. I relatori ne presenteranno una breve panoramica basandosi sui dati prodotti dal progetto di ricerca Gig economy and its Implications for Social Dialogue and Workers’ Protection finanziato dallo Swiss Network for Internatinal Studies (SNIS).
The employment relation that emerged after
World War II has undergone significant transformations in the present context
of deep socioeconomical changes (transnationalization of capital, economic
crisis, digitalization, etc.). Phenomena such as job precariousness, difficult
working conditions and the increasing number of working poor become more
relevant. In addition to this, the spatio-temporal boundaries between
professional and private life are increasingly blurred. These challenges are
sometimes tackled via individual arrangements, e.g. about the working time, in
such cases a “depoliticizing” of work can be observed. However,
counter-processes of “politicization” are also taking place in case of reactions
– such as resistances or mobilizations – aimed to negotiated more broadly and
collectively the issues linked with the employment relation. Those reactions
can involve new actors and their scope depends on the country and/or the
economic sector. This workshop questions the extent of such politicizing and
depoliticizing processes in order to grasp their size, the issues and the involved
actors. The workshop will be structured around three axes.
Dans la grande distribution, la réorganisation du travail repose sur les logiques traditionnellement à l’œuvre dans l’industrie. D’une part, on y trouve le modèle de la production flexible basée sur le paradigme du «juste-à-temps», ou du «flux tendu», consistant à réduire les stocks dans les entrepôts des magasins et à fluidifier autant que possible la circulation des marchandises. Ce qui distingue la grande distribution des secteurs industriels est toutefois la coexistence de deux flux tendus: l’un des marchandises, l’autre des clients. D’autre part, la gestion du personnel est de plus en plus stricte dans le but d’accroître la productivité et réduire les temps improductifs. De quelle manière cette réorganisation du travail permet de répondre à la crise de rentabilité des enseignes? Comment la compression de la masse salariale agit sur la flexibilité du temps de travail? La discussion porte sur les résultats d’une étude de cas sur deux enseignes de la grande distribution suisse. Les matériaux reposent sur 78 entretiens semi-directifs avec des salariés de toutes les fonctions hiérarchiques dans neuf magasins, des dirigeants et des secrétaires syndicaux. Ils ont été effectués dans le canton de Genève en 2012 et 2013.
The redefinition of working time patterns. Tensions, negotiations and compromises around working time in the Swiss retail sector.
Doctoral thesis
Presented
At the Faculty of Science of the Society of the University of Geneva
By
Nicola Cianferoni
Monday 22 January 2018, University of Geneva, Uni-Mail, M 2150, 2.15 pm
Composition of the Jury
Prof. Michel Oris, University of Geneva, Head of the Jury
Prof. Jean-Michel Bonvin, University of Geneva, Co-thesis Director
Prof. Roland Pfefferkorn, University of Strasbourg, Co-thesis director
Prof. Nicky Le Feuvre, University of Lausanne, Member of the Jury
Prof. François-Xavier Devetter, Université de Lille, Member of the Jury
Cet article fait partie du numéro 26 de la revue Négociations, qui consacre un dossier spécial à la thématique «Actualités de la négociation collective et du dialogue social».
La contribution de Jean-Michel Bonvin, Nicola Cianferoni et Aris Martinelli étudie l’impact de la flexibilité temporelle sur les coordonnées de la négociation sociale dans le contexte suisse. Il s’agit notamment de voir à quel niveau – inter-organisationnel, intra-organisationnel ou interpersonnel – les diverses dimensions de cette flexibilité sont négociées et si les processus de décision prennent la forme d’une négociation distributive ou intégrative ou doivent au contraire être envisagés comme une prérogative des employeurs. Ces questions sont abordées à travers l’évocation de scènes ordinaires et d’épisodes conflictuels de négociation sociale au sein d’entreprises de l’industrie des machines et de la grande distribution.
Références complètes: Bonvin, J.-M., & Cianferoni, N. et Martinelli A. (2016).
«La négociation sociale du temps de travail. Evolutions de ses objets et de ses configurations dans le contexte suisse», Négociations, n°26, 2016, pp. 41-53.
Article paru dans le bimensuel Services publics le 11 décembre 2015.
Analyse – Dans le public comme le privé, les employeurs veulent pousser plus loin l’augmentation et la flexibilisation de la journée de travail. Dans ce contexte, la grève de la fonction publique genevoise revêt un aspect exemplaire.
Au XIXe siècle, lorsqu’un nombre croissant d’hommes, de femmes et d’enfants travaillent dans l’industrie naissante, les journées de travail s’allongent considérablement par rapport à l’Ancien Régime. En même temps, le temps de travail tend à se dissocier des rythmes biologiques tout en devenant de plus en plus intense. Les patrons imposent aux ouvriers une discipline tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des usines. En Suisse, la journée de travail varie généralement entre 15 et 16 heures, dans des conditions hygiéniques épouvantables. La limitation de la durée légale du travail n’intervient qu’après plusieurs décennies de luttes ouvrières. Les cantons suisses sont pionniers à l’échelle internationale dans l’adoption de lois sur le travail. Glaris est le premier à inscrire en 1864 une limite journalière de 12 heures pour tout adulte travaillant dans l’industrie. En 1877, la première Loi fédérale sur le travail dans les fabriques limite la journée de travail à 11 heures (10 le samedi). Une nouvelle diminution légale de la durée du temps de travail intervient au niveau fédéral avec la limitation de la journée de travail à 10 heures en 1914, puis de la semaine à 48 heures en 1919. [1]
Cet entretien paraît dans le journal Le Courrier du 10 novembre 2015 à propos du passage de quarante à quarante-deux heures de travail hebdomadaires pour les fonctionnaires, réclamé par le Conseil d’État du Canton de Genève. Ce même jour se déroule en effet une grève de la fonction publique genevoise contre cette mesure.
Qu’implique pour vous l’augmentation du temps de travail préconisée? Nicola Cianferoni: Il s’agit d’une remise en question d’acquis sociaux. En effet, parvenir à ces quarante heures hebdomadaires a nécessité un chemin long et conflictuel qui remonte au XIXe siècle. Aujourd’hui, cette augmentation s’inscrit dans une tendance globale où les salariés sont contraints de travailler plus, et plus longtemps, comme en témoigne l’élévation de l’âge de la retraite, l’offensive contre les trente-cinq heures en France, etc.
Quel impact aura une telle mesure sur le marché du travail?
L’État participe à la production de normes sur la durée du temps de travail puisqu’il est le plus grand employeur du canton. Il fixe des standards qui se répercutent sur la société. Dans le cas présent, il institutionnalise une hausse du temps de travail qui a déjà eu lieu dans certains secteurs du privé, bien qu’à titre exceptionnel. Cette décision pourrait aussi influencer les autres cantons, qui imiteraient l’exemple genevois.
À quelles conditions une telle hausse pourrait-elle être efficace?
Augmenter le temps de travail oblige à réorganiser les tâches, lorsque les départs ne sont plus remplacés par des engagements. Autrement, cela n’est d’aucune utilité. Le travail des fonctionnaires deviendra alors plus intense, tandis que la qualité des services sera susceptible de se dégrader.
Quel pourrait être l’impact sur le taux d’absentéisme?
Il sera susceptible d’augmenter pour deux raisons. D’une part, le surcroît de fatigue provoqué par l’intensification du temps de travail augmente les risques pour la santé. D’autre part, l’absentéisme peut exprimer une forme de résistance individuelle. Cette forme de contestation silencieuse apparaît lorsque les travailleurs ne parviennent pas à engager une protestation collective.
Pourriez-vous malgré tout trouver un avantage à cela? (1)
Le seul avantage serait que la hausse débouche sur une baisse d’impôts. Encore faudrait-il savoir qui en seraient les bénéficiaires. Pour les salariés, à part cette hypothétique conséquence, je ne vois aucun avantage. Ici, le patronat est le seul gagnant.
Quels seraient les effets sur la vie privée?
Ils seraient nombreux et variés. Par exemple, la prise en charge des enfants devrait être améliorée en élargissant les horaires des crèches ou des parascolaires. Il faudra également être attentif à ne pas accentuer un partage du travail domestique défavorisant davantage les femmes. Le temps dédié aux loisirs personnels sera également amoindri, ce qui peut créer des dégâts en termes de bien-être.
En résumé, pour la majorité des gens, le travail occupe un temps important. De ce fait, un changement dans ce domaine a un impact sur la société en général.
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(1) Ce passage ne reflète pas la version du texte remis à la journaliste et dénature abusivement mon opinion. Je tiens donc à reporter ici la version originale de ce passage. (NC)
Pourriez-vous malgré tout trouver un avantage à cela? Une hausse des heures ne permettrait-elle pas une baisse d’impôts pour les salariés?
«Encore faudrait-il savoir qui en seraient bénéficiaires et pour quels montants. Mais à quel prix? Je ne vois aucun avantage pour les salariés. Bien au contraire. Les employeurs pourraient s’inspirer de cette mesure pour relever le temps de travail dans les entreprises. Ici, seuls les patrons sont gagnants.»
Note de lecture publiée dans la revue Les Mondes du Travail, n°15, 2015.
Micah Uetricht, Strike for America. Chicago Teachers Against Austerity, London & New York, Verso, 2014, p. 135.
Les attaques contre l’éducation publique étaient particulièrement virulentes aux États-Unis au cours des dix dernières années. La ville de Chicago, où le mouvement syndical est traditionnellement fort, est à l’avant-garde de ces attaques. Pourtant, c’est là aussi que les politiques néolibérales rencontrent la résistance la plus forte. Dans un ouvrage qui ne mobilise pas explicitement un appareil théorique, Micah Uetricht, journaliste engagé, revient sur la grève des enseignants qui en 2012 a fait la une des titres de presse étasuniens. Il y défend l’idée que l’appui des usagers est indispensable – quoique pas suffisant – pour qu’une lutte puisse être victorieuse dans le secteur des services publics.
Interview paru dans la revue alencontre.org le 23 février 2015
Par Nicola Cianferoni Avocis est une entreprise qui fournit des «prestations de services à la clientèle» (customer contact management services) avec 6500 salariés dans trois pays d’Europe: Allemagne, Suisse et Autriche. En 2014, le groupe a dégagé un profit de 29,8 millions d’euros avant intérêts et impôts (EBIT) contre 19,7 millions en 2013 (+34%). Le chiffre d’affaires est de 210 millions pour la même année contre 173 millions en 2013 (+18%). Le taux de rentabilité (EBIT) est passé de 11,4% en 2013 à 14,5% en 2014. Ces chiffres témoignent d’une «rentabilité du capital» très élevée. Cette rentabilité implique une gestion très sanglée de la force de travail.
Avocis est connue depuis longtemps pour la dureté des conditions de travail. La télévision suisse alémanique SF1 avait déjà relevé que la brutalité des conditions de travail n’est pas seulement à l’avantage d’Avocis, mais aussi des entreprises qui, à l’instar de Swisscom, font appel à ses prestations. Annina Merk, sa porte-parole, se défend ainsi dans l’émission: «Swisscom est l’une des rares entreprises de la branche qui effectue l’ensemble de son service client en Suisse. Cela permet aux travailleurs de profiter du droit du travail suisse». [1] Le témoignage que nous avons recueilli auprès d’un travailleur d’Avocis basé à Lausanne, et que nous proposons ci-dessous sous forme anonyme, donne un aperçu très précis de ce que permet le droit du travail suisse: un salaire horaire de 22 CHF, une durée du travail variable entre 30 et 45 heures selon les besoins de l’entreprise, licenciements arbitraires, etc.
L’ensemble du personnel est engagé dans un premier temps comme intérimaire. À ce titre, il «bénéficie» au cours des premiers mois des prestations de la Convention collective de travail (CCT) Swisstaffing, signée par les Syndicats, Syna et SEC-Suisse et Employés suisses, laquelle prévoit des salaires minimums extrêmement bas : de 3000 à 3200 CHF mensuels pour les «sans formation» et de 4000 à 4300 CHF «avec formation professionnelle». Des différences régionales importantes sont également prévues pour les régions frontalières. Dans le Jura et le Tessin, les salaires minimums sont de 2700 CHF la première année et de 2850 CHF depuis la deuxième.
Syndicom, le syndicat suisse dans les télécommunications, est aujourd’hui interdit dans l’entreprise. Dans une interview donnée au quotidien Tagblatt, Marcus Meloni, PDG d’Avocis, l’affirme très ouvertement: «Oui. Et il y a une bonne raison à cela. Il était arrivé quelques années en arrière que dans les lieux de l’entreprise se déroule une action en présence d’un secrétaire syndical sans l’accord de la direction. Les secrétaires syndicaux s’étaient présentés à la réception après un prétendu feu vert donné par Peter Weigelt, le président du Conseil d’administration, pour effectuer une réunion syndicale dans les locaux de l’entreprise. Cependant, une telle prise de contact n’a jamais eu lieu.» (10.10.2012) Les tensions se sont cependant apaisées depuis lors. Marcus Meloni annonce que des négociations sont en cours avec la direction de Syndicom pour établir une CCT pour le personnel fixe (Tagblatt, 20.1.2014). Les salariés sont-ils associés à ces négociations? Non. Tout se déroule dans le secret le plus complet. Des sources proches du syndicat nous confirment cela, en précisant que seule la date d’entrée en vigueur de la nouvelle CCT serait connue: le 1er mai 2015.
D’ici là, Avocis aura cependant un nouveau propriétaire. Le groupe Avocis appartient depuis 2007 à un fonds de capital-investissment (private equity) Barclays Private Equity. Un private equity est un placement qui consiste à racheter les entreprises qui ne sont pas cotées en bourse. Le fonds d’investissement prend ensuite des mesures pour rentabiliser le capital pendant quelques années avant de mettre en vente la société. Un prix plus élevé, qui dépend précisément du taux de rentabilité, n’est possible que par l’imposition de salaires très bas et de conditions de travail très dures. Or, il s’avère que Capita plc, un groupe financier britannique qui détient des entreprises pour un total de 64’000 salariés en 2013, vient d’annoncer l’achat d’Avocis pour 210 millions d’euros dans le but de pénétrer le marché germanophone des centres d’appels. Dans un communiqué daté du 3.2.2015, la société Capita plc annonce qu’elle attend un retour sur investissement à hauteur de 15%. [2]
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