• Interventions publiques

    Interview donné à Migros-Magazine: «Le coût du surmenage reste difficile à calculer»

    Cet entretien est paru dans Migros-Magazine n. 44 du 27 octobre 2014
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    Tania Araman: Plus d’un million de travailleurs suisses souffrent d’épuisement au travail. Ce chiffre vous surprend-il?

    Nicola Cianferoni: Non. Le stress a augmenté dans la plupart des pays industrialisés au cours des vingt dernières années. Il y a plusieurs explications à cela. Le management en est une, avec un ensemble de facteurs. Par exemple, les entretiens d’évaluation individuels, qui sont relativement récents, exercent une pression accrue sur le travailleur.

    Stress, burn-out, épuisement sont des termes qu’on n’entendait guère il y a une cinquantaine d’années. Le monde du travail est-il vraiment devenu plus exigeant?

    Les atteintes à la santé des travailleurs sont documentées depuis la première révolution industrielle. L’épuisement était alors associé aux cadences imposées par les machines, à la répétitivité des gestes ainsi qu’à la durée du temps de travail. Ces facteurs de risque ont évolué sans pour autant disparaître. On retrouve notamment la répétitivité dans plusieurs métiers. Et dans un centre d’appel par exemple, la cadence est imposée par les clients au bout du fil. Ce qui est nouveau en revanche, c’est que le management exige une implication plus importante dans le travail, dans un contexte où l’on est toujours davantage en compétition avec les autres.

    Le surmenage coûte cher aux entreprises. Ne serait-il donc pas dans leur intérêt d’améliorer les conditions de travail?

    Le coût du surmenage reste difficile à calculer. Dans l’enquête Job Stress Index 2014, la productivité est estimée sur la base d’une évaluation subjective qui varie d’un travailleur à un autre. De plus, il faudrait tenir compte des formations sur la «gestion du stress», qui coûtent très cher aux entreprises. Leur efficacité reste à prouver, car elles n’interviennent pas sur la racine du problème.

    Quelle serait dès lors la racine du problème?

    La question de fond est de savoir quelle maîtrise les salariés exercent sur leur travail et, par conséquent, sur la manière dont celui-ci est organisé. Cette maîtrise dépend en large mesure du poids dont disposent les collectifs de travail et les organisations syndicales dans la négociation des conditions de travail, par exemple pour obtenir l’engagement de personnel dans une équipe en sous-effectifs.

  • Interventions publiques

    Interview donnée à l’émission « Burn-out: quand le travail nous brûle les ailes »

    6095291.imageLe burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, survient suite à une exposition à un stress chronique. Une enquête du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) signale qu’en Suisse le nombre de personnes souffrant de stress chronique est en constante augmentation.
    Vacarme, émission produite et diffusée par la Radio télévision suisse (RTS), a réalisée une série de cinq reportages intitulée: « Burn-out: quand le travail nous brûle les ailes ».
    Le quatrième porte sur le burn-out dans le secteur public en prenant comme exemple le cas de La Poste, entreprise où le travail a fortement évolué au cours des 20 dernières années en raison de la libéralisation du secteur.
    Nicola Cianferoni a étudié l’impact de ces modifications sur les employés du géant jaune avec la recherche « Quand la modernisation produit de la souffrance: le cas de la Poste suisse » effectuée en 2009. Il intervient dans l’émission pour expliquer en quoi elle est toujours d’actualité.
    Pour télécharger le fichier audio:
    Vacarme, 4.9.2014